Dans un Québec de plus en plus pluraliste, les familles accompagnées par les intervenants psychosociaux peuvent avoir des parcours très diversifiés : immigration récente, exil, familles recomposées ou multilingues, réalités intergénérationnelles ou influences culturelles variées. Dans ce contexte, l’approche interculturelle devient un pilier essentiel d’un accompagnement sensible, respectueux et réellement aidant.
Comprendre la culture comme un repère, pas une barrière
En coaching familial, chaque famille arrive avec son propre bagage : des valeurs, des pratiques parentales, des croyances, des façons de résoudre les conflits ou de définir le rôle de l’enfant, du parent, ou même du couple. L’approche interculturelle ne cherche pas à gommer ces différences, ni à les juger. Au contraire, elle permet de les accueillir comme des points de départ pour bâtir une relation de confiance.
👉 Il ne s’agit pas de “s’adapter à tout prix”, mais de dialoguer. De poser des questions ouvertes, d’écouter sans juger, et de chercher ensemble des solutions qui respectent à la fois la culture de la famille et le cadre dans lequel elle évolue au Québec.
Principes clés de l’approche interculturelle en coaching familial
1. Reconnaître les réalités migratoires et les chocs culturels
Pour certaines familles, le simple fait d’élever un enfant ici peut impliquer une perte de repères : différences dans la discipline, dans le rapport à l’école, dans les attentes envers les enfants. Un coach interculturel comprend que ces tensions ne sont pas des “résistances” mais des adaptations complexes à une nouvelle société.
2. Travailler dans la nuance et la co-construction
L’intervenant n’impose pas un modèle parental unique. Il explore avec la famille ce qui est important pour elle, ce qu’elle souhaite préserver, et ce qu’elle est prête à transformer pour améliorer l’harmonie à la maison.
3. Agir avec réflexivité
L’intervenant prend conscience de sa propre posture, de ses automatismes et de ses référents culturels. Il cherche à favoriser un lien d’égal à égal.
4. Tenir compte du contexte global de la famille
L’approche interculturelle invite à regarder au-delà du “comportement de l’enfant” ou de la “méthode parentale”. Elle prend en compte les effets du racisme, de l’exclusion sociale, de l’isolement, du deuil migratoire ou du stress d’adaptation qui peuvent impacter le fonctionnement familial.
Pourquoi cette approche est-elle essentielle en intervention familiale ?
– Parce qu’elle préserve la dignité et l’autonomie des familles.
– Parce qu’elle favorise des interventions durables, ancrées dans les réalités concrètes des familles.
– Parce qu’elle bâtit des ponts de confiance, même là où il y a eu incompréhensions ou ruptures dans le passé (ex. : services sociaux, écoles, système de santé).
– Parce qu’elle renforce les facteurs de protection autour des enfants, en soutenant les parents dans leurs propres forces culturelles.
Une richesse pour tous
Travailler en approche interculturelle, c’est accepter de sortir des sentiers battus, d’être surpris, et parfois déstabilisé. Mais c’est surtout l’occasion de tisser des liens profonds avec des familles résilientes, créatives et riches d’histoires multiples. C’est une posture d’humilité, mais aussi de croissance.